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C'est un article paru dans  "l'Aisne Nouvelle" :

article-aisnenouvelle.jpgC'est seulement maintenant qu'il a gagné son procès que le couple veut faire savoir que « c'est possible », afin d'aider les autres.

 

Leur maison neuve a failli devenir un enfer. Mais après trois ans de lutte, un jeune couple vient d’obtenir 75 000 euros de Geoxia. Au départ, cette maison promettait de devenir leur petit paradis. D'ailleurs, ils ont tout misé dessus. A l'époque, Stéphane Sueur, ouvrier, est le seul à travailler. Nelly da Costa est encore étudiante. A Dury, dans la rue principale, tous deux arrêtent leur choix sur un petit terrain mignonnet. Et font appel à Maison familiale de Saint-Quentin (aujourd'hui disparu) pour lancer la construction. Maison familiale appartient au groupe Geoxia (lire par ailleurs). C'est là que la galère commence. Les travaux sont bien réalisés dans les temps. Mais en s'installant en 2007 dans ce qui aurait dû devenir leur petit Eden à eux, les nouveaux propriétaires découvrent un véritable enfer.

 

Pot de terre contre pot de fer

Petit à petit, ils prennent conscience des multiples malfaçons et les listent. « Les plafonds ne sont pas plans. A certains endroits, ils mesurent 2,37 mètres et à d'autres, 2,40 mètres. Les doublages et cloisons non plus. Les portes et fenêtres sont mal fixées aux cloisons. Les volets ne ferment pas. » Pour Nelly, c'est l'horreur. Mais les deux jeunes gens - qui ont économisé tous leurs sous pour pouvoir construire et n'ont plus rien de côté - ne se laissent pas abattre. Le combat juridique commence. Il va durer quatre ans, et coûter 10 000 euros. David contre Goliath. Le couple met ses dernières billes dans la bagarre pour financer l'avocat. « Nos derniers emprunts possibles, l'emprunt à la naissance qui sert normalement à payer les poussettes, l'emprunt d'essence, ont servi à ça. »

Bien leur en a pris.

« Une expertise a confirmé tous ces défauts en 2008 », explique leur avocat, le bâtonnier Me Pierre Lombard.

article-aisnenouvelle2.jpg300 maisons en 4 ans Le comble, c'est qu'un an après leur emménagement, en descendant par hasard dans le vide sanitaire, Stéphane Sueur découvre que… la mise à la terre n'est tout simplement pas effectuée. « Notre enfant avait un an à l'époque… » « Comment voulez-vous, s'indigne Nelly. Notre responsable de chantier, débordé, a supervisé trois cents maisons en quatre ans. Ce n'est pas possible. » Me Lombard renchérit : « Les grands groupes de construction sous-traitent à des entreprises qui essayent de sortir la tête hors de l'eau. A des prix délirants. » Le jugement de première instance a donné raison aux plaignants. Idem pour l'appel en septembre dernier. Et le délai de cassation étant écoulé depuis février, la victoire est désormais définitive.

 

Aider d'autres victimes

Les juges ont estimé qu'il va falloir tout détruire pour refaire les cloisons. Bilan, trois mois d'hôtel et de restaurant compris le temps des travaux, Geoxia a versé un chèque de 75 000 euros aux jeunes parents. Pour une maison payée 84 000 euros au départ. « J'en ai pleuré », soupire Nelly. Aujourd'hui, Julia, Esteban et Lara ont cinq ans, deux ans et trois mois. « Ils dorment encore dans une seule chambre de neuf mètres carrés, puisqu'on a arrêté les travaux. Plus pour longtemps. » Le couple se dit aujourd'hui prêt à aider tous ceux qui ont connu leur mésaventure. Pourquoi pas créer une association ? « C'est vrai que ces combats sont psychologiquement difficiles, conclut Me Lombard. Souvent, on n'a plus d'argent après l'investissement, et on se trouve face à un grand groupe financier. On en arrive à prendre sa propre maison en grippe. Le constructeur, lui, il s'en fiche. Il n'y habite pas. » Tandis qu'à l'ancienne adresse de Maison familiale aujourd'hui disparu, des courriers avec avis de réception continuent à arriver…

 

Pour joindre Nelly da Costa,

Tél. 06 86 15 23 85



Tag(s) : #Luttons...
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